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‘’ ON NE FAIT PAS DU NEUF AVEC DU VIEUX ‘’

Dernière mise à jour : 20 déc. 2024



Il y aurait matière à questionner longtemps les représentations de ce qui est neuf et de ce qui est vieux et surtout de ce qui préside pour passer de l’un à l’autre, en fonction du contexte.

 

On emploie généralement cette ritournelle quand il est temps de changer à propos d’une idée, ou d’un projet, qu'on ne peut pas le réparer parce qu'il est usé ou cassé si c'est un objet.

 

Ou bien par extension que quelque chose n’est plus d’actualité, qu’un besoin de renouveau s’impose, qu'il s'agit d'innover !

 

Pour ce qui est de la qualité du sujet, on entend même dire qu’on pourrait presque s’en passer...

 

Or le vieux peut se restaurer, sa patine être intemporelle, le neuf s’en inspire d’ailleurs presque toujours pour le renouveler et lui donner une nouvelle vie.

 

Le diktat consumériste généralisé pousse insidieusement à se débarrasser de ce qui est dépassé, plus d’actualité, plus à la mode, cependant de celle-ci, nous savons justement que « rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme »

 

il en va de même pour la gestion d'un projet ou d’une équipe, ou il faut mettre du « sang neuf » veiller à savoir se renouveler, pour rester dans le coup et viser l’éclat permanent.

 

Si nous filons la métaphore au démarrage d'une relation, il convient alors d'éviter d'amener du passé pour pouvoir accueillir le nouveau, de faire fi de l’avant pour profiter du maintenant.

 

Seulement repart-on vraiment de zéro dans les expériences qui nous sont données à vivre, est-ce même souhaitable et tout simplement possible ? Ne fait-on pas finalement toujours du neuf à partir du vieux ?

A promouvoir la nouveauté et le changement permanent n’est-ce pas la meilleure façon d’augmenter la cécité sur l’origine des problèmes et de se dédouaner de ses responsabilités?

 

Une ligne de force consisterait certainement à envisager de faire œuvre utile du neuf en apprenant du vieux, à prendre en compte son historique pour le soutenir et le valoriser, afin d’élaborer une nouvelle narrative.

 

S’il est finalement rare que le neuf s’impose vraiment à nous dans la vie, l’usure dans l’usage relevant le plus souvent de l’amélioration continue, sa nécessité peut se révéler néanmoins déterminante comme dans les cycles de grande transition de vie.

 

On ne fait pas du neuf avec du vieux, l'inverse fonctionne également, s'il est sûr que faire du vieux avec du neuf pourrait paraître du plus mauvais effet ce peut être aussi un positionnement des plus lucratifs, comme pour les jeans vintages où le vrai/faux mobilier.

 

La rénovation ou le recyclage démontrent pourtant le contraire mais le mental humain lui, résiste à la sobriété heureuse en s’accrochant au frisson éphémère de la nouveauté.

 

D’aucuns pourraient croire encore qu’on ne construit pas le futur sur le passé, le nouveau sur l'ancien, là ou d’autres remarquerons qu’à faire plus de la même chose, on obtient plus du même résultat...

 

Cependant l'expérience de l’histoire nous démontre avec le temps que prendre soin du témoignage de l'ancien et rappeler sa mémoire, précisément à un moment où les valeurs fondamentales sont ébranlées, pourrait s’avérer particulièrement salvateur.

 

De même que laisser les choses arriver à maturité permet d’accéder à quelque chose de nouveau et d’unique, interpellant fondamentalement notre rapport au changement.

 

Il y aurait lieu parfois de s’interroger sur l’intérêt de commettre du neuf en réformant le vieux tant l’ancien infuse le nouveau, comme la mère du vinaigre ou le ferment des aliments.

 

Ainsi tirer les enseignements du passé pour écrire le futur est tout aussi indispensable que de s'en libérer afin de pouvoir rendre le présent différent et ses perspectives à nouveau désirables.

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Bonjour,
je suis Raph May

Auteur du blog Le Dojo Intérieur (LDI) média de cœur, d’âme et d’esprit.

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